vendredi 13 mars 2009

Itinéraires, suite : Pastorale et Lentement vers le Nord

Pastorale se situerait sans doute dans une autre Méditerranée, celle de la Grèce Antique et de ses Mystères, rituels où l'incantatoire et le ravissement bucolique n'excluent pas des surgissements plus violents et obscurs aux masques dissonants.
Lentement vers le Nord emprunte son titre à une toile d'Yves Tanguy évocatrice du magnétisme polaire qui de Jules Verne à Henri Michaux a fasciné des générations de lecteurs, de rêveurs, de voyageurs et d'écrivains captivés par l'appel du haut lieu absolu qu'est le pôle nord. Les obsédantes aventures du capitaine Hatteras ont évidement nourri cet imaginaire que dans mon cas, la vision à l'âge de six ans d'un film en noir et blanc de Paul Emile Victor consacré au grand nord a subitement éveillé au point où du jour au lendemain mes jeux en cours de récréation se sont spontanément appliqué à revivre les situations présentées par ce film. A cette époque, Indiens du nord canadien et Eskimos vivaient encore de manière traditionnelle et, à l'exception de fusils, ne possédaient aucun objet moderne, outil, instrument, moyen de transport ou vêtement. Le noir et blanc ajoutait à ce sentiment de monde immémorial, tout comme une fabuleuse séquence montrant un troupeau de boeuf musqué tous droits sortis de la préhistoire, formant un cercle protecteur contre le blizzard et les attaques de loups. A cela devait s'ajouter beaucoup plus tard, à la fin, de mon adolescence, l'attraction immédiate exercée sur moi par Icebergs, poème de La Nuit remue où Henri Michaux s'exclame notamment : "Icebergs, Icebergs, dos du Nord-Atlantique, augustes Bouddhas gelés sur des mers incontemplées."

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