lundi 30 mars 2009
Fleur d'Ivoire : Deuxième partie
Tout comme la dernière séquence de la partie précédente, la seconde partie de Fleur d'Ivoire est placée sous le signe de la nuit. Elle s'ouvre sur un jardin. Bientôt apparaît un temple que protègent d'inquiétantes divinités. Surgit ensuite un second thème de déambulation qui nous conduit au coeur d'un jardin de perles dont les sphères luminescentes et les poussières stellaires respirent mystérieusement.
mercredi 25 mars 2009
Fleur d'Ivoire
Cette nouvelle composition - la première partie a été achevée le 24 mars - est née d'un projet longuement prémédité depuis un peu plus d'un an. A l'origine, Fleur d'Ivoire est un roman écrit entre 2006 et 2007 dont le personnage principal est une jeune femme originaire de Hong Kong. Solitaire, égarée dans sa propre étrangeté, elle incarne la figure de la déambulatrice énigmatique. C'est dans le sillage de son errance que se place la pièce qui lui est consacrée, sorte de libre portrait intérieur du mystère d'un être que ses aimantations intimes font successivement apparaître et disparaître dans l'immense nébuleuse des deux villes, Hong Kong et Paris, où ses pas la conduisent jusqu'au secret de son silence.
La pièce s'ouvre par un dialogue entre plusieurs synthétiseurs composant un jardin de temple. Une seconde séquence articule à cet espace méditatif la frénésie d'une mégapole traduite en un tissage de sons concrets traités à l'ordinateur. La troisième séquence, introduite par une série d'événements abstraits, développe un long thème de nature symphonique enroulé sur lui-même en une lente répétition qui se poursuit jusqu'à son effacement.
La pièce s'ouvre par un dialogue entre plusieurs synthétiseurs composant un jardin de temple. Une seconde séquence articule à cet espace méditatif la frénésie d'une mégapole traduite en un tissage de sons concrets traités à l'ordinateur. La troisième séquence, introduite par une série d'événements abstraits, développe un long thème de nature symphonique enroulé sur lui-même en une lente répétition qui se poursuit jusqu'à son effacement.
lundi 23 mars 2009
dimanche 22 mars 2009
Scansion
Fait rare dans mon travail, cette pièce a été composée en une seule séance, le 22 mars 2009. Généralement, la composition s'effectue sur une plus longue durée, par reprises successives. Lorsque une pièce est achevée, je la réécoute attentivement, de la même façon qu'un peintre examinerait attentivement un tableau qu'il vient de peindre, afin d'en mesurer les manques et les défauts, puis se livrerait à un patient travail de retouches, avant de s'écarter et d'observer à nouveau le résultat de ses corrections et de les poursuivre jusqu'au moment où l'oeuvre atteint son plein équilibre et sa plénitude. Généralement, ce processus exige du temps et ne s'effectue jamais en une seul élan, ne serait-ce que pour éviter la lassitude qu'engendrerait un acharnement stérile.
Dans le cas de Scansion, les choses se sont passées tout autrement. Née sans projet préalable si ce n'est un simple désir de composition, cette pièce s'est esquissée, nourrie de sa substance et achevée toute retouche effectuée en un seul mouvement de création rapide.
Comme d'autres pièces avant elle, Scansion évoque un rituel constistué d'une psalmodie sans texte, et figure à ce titre un parcours intérieur en forme de méditation, d'invocation et d'appel.
Dans le cas de Scansion, les choses se sont passées tout autrement. Née sans projet préalable si ce n'est un simple désir de composition, cette pièce s'est esquissée, nourrie de sa substance et achevée toute retouche effectuée en un seul mouvement de création rapide.
Comme d'autres pièces avant elle, Scansion évoque un rituel constistué d'une psalmodie sans texte, et figure à ce titre un parcours intérieur en forme de méditation, d'invocation et d'appel.
vendredi 20 mars 2009
Radio Klow Project : concert du 20 janvier 2009
Le 20 janvier 2009, à l'invitation de Laurent Rochette, j'ai participé à un concert donné à la salle lyonnaise Grrrd Zero de Gerland.
Plutôt que de proposer une diffusion d'oeuvres déjà composées, j'ai préféré proposer une création originale en semi improvisation assistée par ordinateur sur mes trois synthétiseurs. Quelques éléments musicaux avaient été enregistrés sur logic afin de servir d'accompagnements, d'ornements et de jalons. Seize registres du Virus TI ainsi que quelques entrées de synthétiseurs logiciels ont été présélectionnés dans Logic afin de permettre un circulation parfaitement souple d'un registre à l'autre. J'ai par ailleurs créé plusieurs séries de registres inédits sur mes deux autres synthétiseurs.
Pendant deux mois, j'ai préparé ce concert en esquissant quelques séries de thèmes ouverts à partir desquels je comptais développer mon improvisation.
Le moment venu, un petit incident de câblage a provoqué un silence inopiné à deux reprises dès les premières minutes d'exécution. Perturbé par cet événement, je n'ai finalement pas suivi le plan que je m'étais fixé, improvisant la presque totalité de mon concert, à l'exception de quelques rares passages. Il me semble aujourd'hui, deux mois après ce concert que cet incident, loin de me desservir, m'a permis d'échapper au carcan d'un discours musical trop prémédité au profit d'une forme beaucoup plus libre.
Le présent enregistrement présente l'intégralité de ma participation, dont seuls les instants de silence dus à l'incident initial ont été supprimés. Le mixage et les corrections ont été effectués de main de maître par Laurent Rochette qui prépare actuellement le montage du film tourné au cours du concert.
Plutôt que de proposer une diffusion d'oeuvres déjà composées, j'ai préféré proposer une création originale en semi improvisation assistée par ordinateur sur mes trois synthétiseurs. Quelques éléments musicaux avaient été enregistrés sur logic afin de servir d'accompagnements, d'ornements et de jalons. Seize registres du Virus TI ainsi que quelques entrées de synthétiseurs logiciels ont été présélectionnés dans Logic afin de permettre un circulation parfaitement souple d'un registre à l'autre. J'ai par ailleurs créé plusieurs séries de registres inédits sur mes deux autres synthétiseurs.
Pendant deux mois, j'ai préparé ce concert en esquissant quelques séries de thèmes ouverts à partir desquels je comptais développer mon improvisation.
Le moment venu, un petit incident de câblage a provoqué un silence inopiné à deux reprises dès les premières minutes d'exécution. Perturbé par cet événement, je n'ai finalement pas suivi le plan que je m'étais fixé, improvisant la presque totalité de mon concert, à l'exception de quelques rares passages. Il me semble aujourd'hui, deux mois après ce concert que cet incident, loin de me desservir, m'a permis d'échapper au carcan d'un discours musical trop prémédité au profit d'une forme beaucoup plus libre.
Le présent enregistrement présente l'intégralité de ma participation, dont seuls les instants de silence dus à l'incident initial ont été supprimés. Le mixage et les corrections ont été effectués de main de maître par Laurent Rochette qui prépare actuellement le montage du film tourné au cours du concert.
vendredi 13 mars 2009
Itinéraires, fin : Accabonac et Kôzan-Ji
Accabonac emprunte son titre à celui de deux tableaux de Willem de Kooning : Woman Accabonac peint en 1966 et Man Accabonac peint en 1971. La référence à l'univers du peintre américain tient avant tout à la matière sonore pulatile, volontiers dissonante et lyrique de cette pièce qui n'est pas non plus sans évoquer le Free Jazz, les clameurs stridentes de Manhattan, ainsi qu'une autre forme de Pastorale, moderne, inscrite entre ville et nature dans une série de jaillissements successifs. A ce titre, la pièce aurait aussi bien pu s'intituler selon les titres d'autres oeuvres de l'artiste : Park Rosenberg, Gotham News ou Montauk. Le titre finalement retenu le doit à la scansion précise et dynamique de ses syllabes primitives qui semblent provenir d'une ancienne langue indienne ici figée par l'un de ses mots en un nom de lieu réactivé par son association aux figures édeniques d'une femme et d'un homme violemment sensuels. Le choix d'Accabonac tient aussi à ces deux figures de nymphe et de faune modernes qui pourraient être des baigneurs s'offrant au bourrasques solaires de juillet sur la côte atlantique qu'aimait tant de Kooning. Enfin, Accabonac n'est pas sans lien secret mais non prémédité avec le Fragment 23 : Danse de Pan/Manhattan, que je présenterai par la suite.
Kôzan-Ji est un temple bâti dans la région montagneuse de Taganoo et constitue l'un des sites de Kyoto que l'Unesco a classé au patrimoine mondial de l'humanité en 1994. Il possède le plus ancien "jardin de thé" du Japon. véritable balcon en forêt bouddhiste, Kôzan-Ji plus que tout autre temple de Kyoto convenait à la conclusion d'Itinéraires, par son calme, la fraîcheur des verts profonds qui filtrent et distribuent la lumière, ses allées mouillées d'averses scintillantes et ses coursives donnant sur ses paysages recueillis où la pensée se laisse guider en un mouvement indéfini de pure présence contemplative.
Kôzan-Ji est un temple bâti dans la région montagneuse de Taganoo et constitue l'un des sites de Kyoto que l'Unesco a classé au patrimoine mondial de l'humanité en 1994. Il possède le plus ancien "jardin de thé" du Japon. véritable balcon en forêt bouddhiste, Kôzan-Ji plus que tout autre temple de Kyoto convenait à la conclusion d'Itinéraires, par son calme, la fraîcheur des verts profonds qui filtrent et distribuent la lumière, ses allées mouillées d'averses scintillantes et ses coursives donnant sur ses paysages recueillis où la pensée se laisse guider en un mouvement indéfini de pure présence contemplative.
Itinéraires, suite : Pastorale et Lentement vers le Nord
Pastorale se situerait sans doute dans une autre Méditerranée, celle de la Grèce Antique et de ses Mystères, rituels où l'incantatoire et le ravissement bucolique n'excluent pas des surgissements plus violents et obscurs aux masques dissonants.
Lentement vers le Nord emprunte son titre à une toile d'Yves Tanguy évocatrice du magnétisme polaire qui de Jules Verne à Henri Michaux a fasciné des générations de lecteurs, de rêveurs, de voyageurs et d'écrivains captivés par l'appel du haut lieu absolu qu'est le pôle nord. Les obsédantes aventures du capitaine Hatteras ont évidement nourri cet imaginaire que dans mon cas, la vision à l'âge de six ans d'un film en noir et blanc de Paul Emile Victor consacré au grand nord a subitement éveillé au point où du jour au lendemain mes jeux en cours de récréation se sont spontanément appliqué à revivre les situations présentées par ce film. A cette époque, Indiens du nord canadien et Eskimos vivaient encore de manière traditionnelle et, à l'exception de fusils, ne possédaient aucun objet moderne, outil, instrument, moyen de transport ou vêtement. Le noir et blanc ajoutait à ce sentiment de monde immémorial, tout comme une fabuleuse séquence montrant un troupeau de boeuf musqué tous droits sortis de la préhistoire, formant un cercle protecteur contre le blizzard et les attaques de loups. A cela devait s'ajouter beaucoup plus tard, à la fin, de mon adolescence, l'attraction immédiate exercée sur moi par Icebergs, poème de La Nuit remue où Henri Michaux s'exclame notamment : "Icebergs, Icebergs, dos du Nord-Atlantique, augustes Bouddhas gelés sur des mers incontemplées."
Lentement vers le Nord emprunte son titre à une toile d'Yves Tanguy évocatrice du magnétisme polaire qui de Jules Verne à Henri Michaux a fasciné des générations de lecteurs, de rêveurs, de voyageurs et d'écrivains captivés par l'appel du haut lieu absolu qu'est le pôle nord. Les obsédantes aventures du capitaine Hatteras ont évidement nourri cet imaginaire que dans mon cas, la vision à l'âge de six ans d'un film en noir et blanc de Paul Emile Victor consacré au grand nord a subitement éveillé au point où du jour au lendemain mes jeux en cours de récréation se sont spontanément appliqué à revivre les situations présentées par ce film. A cette époque, Indiens du nord canadien et Eskimos vivaient encore de manière traditionnelle et, à l'exception de fusils, ne possédaient aucun objet moderne, outil, instrument, moyen de transport ou vêtement. Le noir et blanc ajoutait à ce sentiment de monde immémorial, tout comme une fabuleuse séquence montrant un troupeau de boeuf musqué tous droits sortis de la préhistoire, formant un cercle protecteur contre le blizzard et les attaques de loups. A cela devait s'ajouter beaucoup plus tard, à la fin, de mon adolescence, l'attraction immédiate exercée sur moi par Icebergs, poème de La Nuit remue où Henri Michaux s'exclame notamment : "Icebergs, Icebergs, dos du Nord-Atlantique, augustes Bouddhas gelés sur des mers incontemplées."
jeudi 12 mars 2009
Itinéraires, suite : Kitab Jallah et La Seu
Dans le même esprit que les deux premières pièces de la série Itinéraires, Kitab Jallah et La Seu composent deux nouvelles étapes en forme d'invitation et de voyage intérieur, celle de l'Islam soufi et celle de la mystique chrétienne. Kitab Jallah ouvre ce parcours des monothéisme par son titre à double fond qui désigne à la fois le "livre de l'épiphanie" et le nom à l'envers du poète Hallaj, grand spirituel fondamental du monde arabo-musulman. L'auditeur traverse tout d'abord l'espace humain de la ville orientale qui le conduit insensiblement à celui, plus intime d'un rituel, selon le principe de continuité souple entre profane et sacré qui caractérise le soufisme.
La Seu, terme catalan, désigne ici de façon solennelle et familière la cathédrale de Palma de Majorque, deuxième église d'Espagne et surprenant vaisseau fortifié dominant la ville et son port. Au sein de ses murailles s'ouvrent d'immenses espaces de luminosité tremblée à la feuille d'or et de pénombre substantielle. On y songe au somptueux prologue de la Duchesse de Langeais, tout en s'abandonnant aux suggestions des psalmodies architecturales déployées vers les quatre horizons diurnes et nocturnes de la verticalité pure.
La Seu, terme catalan, désigne ici de façon solennelle et familière la cathédrale de Palma de Majorque, deuxième église d'Espagne et surprenant vaisseau fortifié dominant la ville et son port. Au sein de ses murailles s'ouvrent d'immenses espaces de luminosité tremblée à la feuille d'or et de pénombre substantielle. On y songe au somptueux prologue de la Duchesse de Langeais, tout en s'abandonnant aux suggestions des psalmodies architecturales déployées vers les quatre horizons diurnes et nocturnes de la verticalité pure.
Itinéraires : Traversées et Man Mo
Deux pièces récentes sont proposées à l'écoute. Elles ont été composées fin 2008 et appartiennent à un cycle intitulé : Itinéraires. L'idée de voyage, de visite aux espaces symboliques des cultures lointaines en sous tend le devenir. Traversées, première pièce de ce nouveau cycle en indique symboliquement l'esprit : celui d'un départ et d'une croisière au-delà des horizons visibles, vers les régions de l'infini. Le navire ayant quitté le port s'engage dans des zones de lumière où règnent l'espace et le seul mouvement de son avancée parmi les souffles. On pourrait songer au Cargo noir de Raoul Dufy, sans l'allusion funèbre contenue dans le titre de cette toile, ou à la série Le Volturno de Pierre Alechinsky, au fil de laquelle le spectateur suit l'itinéraire de haute mer d'un mystérieux navire. Man Mo constitue la première escale de ce périple musical. Il s'agit d'un temple taoiste situé à Hong Kong, remarquable pour les immenses spirales d'encens suspendues comme des lampadaires sous ses plafonds. Multiples et très longues à se consumer - une semaine au moins est nécessaire à la disparition de chacune d'entre elles, selon les informations que j'ai pu lire dans un guide de voyage - , elles répandent un épais voile de fumée odorante à travers le temple dont l'espace se trouve ainsi approfondi et démultiplié. La pièce musicale correspondante exprime cette architecture nébuleuse traversée de scintillements et des résonances imaginées d'un rituel. Tout comme les Fragments, ces deux pièces ne se veulent pas descriptives mais souhaitent plutôt communiquer à l'auditeur l'état poétique dont elles sont nées, celui d'une rêverie nomade née dans la clôture d'une chambre de composition. Leur intention ne doit pas être prise comme programme mais comme incitation à suivre un libre itinéraire de la subjectivité voyageuse.
Quatre autres Fragments
Dans cette seconde série de quatre pièces extraites des Fragments se retrouve le sens du sacré et de l'énigme poétique évoqué précédemment. Le Fragment 3 : Un papillon dort sur la cloche du temple (Haïku d’Issa), introduit pour la première fois la présence des saisons en référence au célèbre haïku d'été du poète Issa : le monde, plongé dans l'immobilité d'une chaude après-midi lumineuse atteint la plénitude d'un équilibre pur que signent au noyau du silence quelques échos et vibrations ténus.
Le Fragment 8 : Nuits d’hiver situe lui aussi, mais secrètement, l'écoute de l'auditeur dans la nature japonaise, cette fois plongée dans l'enchantement surnaturel d'un ermitage hivernal.
Le Fragment 19 : Méditation, et le Fragment 20 : Jardin féminaire, complètent cette nouvelle série, selon le principe du mystère manifesté sans être dévoilé.
Le Fragment 8 : Nuits d’hiver situe lui aussi, mais secrètement, l'écoute de l'auditeur dans la nature japonaise, cette fois plongée dans l'enchantement surnaturel d'un ermitage hivernal.
Le Fragment 19 : Méditation, et le Fragment 20 : Jardin féminaire, complètent cette nouvelle série, selon le principe du mystère manifesté sans être dévoilé.
Quelques Fragments dans le désordre
Les Fragments, dont je présente ici une première série d'exemples désordonnés, consistent en un ensemble de 24 courtes pièces, soit deux cahiers de 12, en relation avec les vingt quatre heures du jour et les douze mois de l'an. Composés entre janvier et août 2008, ils sont nés de l'acquisition des outils du GRM et des premiers essais effectués à l'aide de ces logiciels passionnants et surprenants. Chacun des Fragments exprime un certain climat intérieur, lié aux saisons, à leur manifestation poétique en des lieux donnés, réels ou imaginaires, mais aussi parfois, d'une façon plus générale, un sentiment cosmique du monde en ses états présents, quelquefois sa ou ses genèses depuis les premiers instants de l'arrière-univers précédant le Big Bang des théories modernes jusqu'au chant de l'homme interrogeant et célébrant l'énigme de l'être. Les quelques Fragments présentés actuellement sur cette page (d'autres prendront ensuite leur place) relèvent de ces deux catégories. C'est volontairement que je n'ai pas tenu compte de leur ordre de numérotation à l'intérieur de l'ensemble dont ils proviennent. Chacun est accompagné moins d'un titre que d'un indication générale pouvant comporter plusieurs éléments, indiquant leur esprit ou intention poétique, sans constituer pour autant un programme obligé, l'auditeur pouvant parfaitement substituer la rêverie de sa propre réception à la mienne. Au fil de leur composition, il m'est apparu que souvent l'inspiration des Fragments puisait ses images fondamentales dans la culture japonaise, qu'ils 'agisse de la musique, de la poésie ou de l'art du paysage. De fait, les Fragments me sont après coup apparus comme des sortes de haïkus sonores, en raison même de leur relative brièveté, entre un peu plus d'une minute et environ sept minutes. Enfin, souvent, leur forme et leur substances expriment de façon spontanée la notion de rituel, expression musicale de notre condition métaphysique sous la forme de l'interrogation et de la célébration. Le sens du sacré qui en émane demeure à la mesure de l'homme confronté au mystère et à la présence, dans le tremblement de sa question. Cette dimension apparaît également dans les Fragments actuellement proposés à l'écoute. Le Fragment 17 propose d'explorer le coeur secret du monde : Naissance de la lumière/jaillissement de couleurs. Le Fragment 22 relève du même registre cosmique : Trois lignes de lumière/Récitation d'un rituel à la lisière du monde. Le Fragment 2 évoque l'univers japonais : Dans la chaleur/jardin de temple. Le Fragment 14 enfin revient au thème cosmique et ontologique : Comme un éveil/en direction du bleu avec une courbe d'altitude.
mardi 3 mars 2009
dimanche 1 mars 2009
Premier Royaume
Premier Royaume est légèrement antérieur au Royaume de Morphée dont il a inspiré le principe général. Mais, à la différence du Royaume de Morphée, cette composition ne se veut pas l'évocation plus ou moins libre de l'univers intérieur d'un roman. Le premier royaume est en effet royaume de l'ouïe par quoi se tisse initialement notre relation sensible avec le monde. L'écoute est tout d'abord éveil, perception d'une durée intérieure qui s'ouvre peu à peu, entre en résonance avec l'espace et les présences d'un univers externe, vient à lui dans la pleine lumière de la vision et naît à l'existence, selon tous les registres de humains, de la comptine aux mélopées d'éros et aux modulations d'énigme vibrant à fleur de monde.
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