vendredi 27 février 2009

Messe Anubienne : Troisième Partie

La troisième partie de la messe Anubienne est un nouveau seuil : celui des déserts où l'âme de Djinn doit faire l'épreuve de la traversée du non-être, de l'informel et de l'infra substance. Le premier d'entre eux est tout naturellement une sorte de marécage peuplé d'une vie élémentaire fantomatique qui évoque également les boues primordiales du monde naissant.
Il est maintenant temps de préciser que, malgré les apparences, la Messe Anubienne ne se veut pas un écho ou un hommage au voyage de Pierre Henry pas plus qu'à son Livre des morts égyptien, malgré toute l'admiration que j'éprouve envers lui. C'est en effet le hasard de la perte d'un animal, le chien de mon ami le plus intime, que nous promenions régulièrement, habitant le même quartier, qui a, comme je l'ai déjà mentionné, donné naissance à cette pièce. Le lien symbolique de Djinn avec Anubis, le chagrin de mon ami et de sa compagne, le sentiment que les animaux ont eux aussi droit à une considération métaphysique et à une fraternité discrète, sans sensiblerie, m'ont inspiré le désir d'exprimer musicalement le mystérieux voyage d'un défunt non humain, à travers une cérémonie rituelle en forme de messe. Je me suis ainsi placé dans le même état d'esprit que saint François d'Assise pour lequel il n'y a pas de hiérarchie entre les créatures.
Parallèlement, la Messe Anubienne a été pour moi l'occasion d'avancer graduellement en direction d'une musique purement abstraite à partir d'une conception harmonique plus traditionnelle, le rituel de libération consistant aussi en cette mue sonore qui commence de se produire dès la première partie aux environs de la douzième minute. A ce titre, la Messe Anubienne est donc le rituel d'une métamorphose musicale.

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