vendredi 27 février 2009

Messe Anubienne : Cinquième Partie

La cinquième et dernière partie de la Messe Anubienne retrouve la structure de la première, mais à l'inverse en ce sens que le cheminement à travers les déserts va de l'abstraction sonore à une conclusion plus harmonique introduite à mi parcours par une nouvelle entrée des percussions. Mais, au lieu d'annoncer la séparation de l'âme et du corps, dans un registre sombre, elle introduit au contraire avec frénésie le rituel de la présentation, sur le modèle de la comparution spirituelle exposée dans le Livre des morts égyptien. Le retour de la forme harmonique étirée en nappes souligne l'expectative de la pesée avant que les percussions scintillantes de la liesse n'exultent au moment de l'acceptation. La Messe Anubienne s'achève dans ce paroxysme de sonneries exubérantes, à l'exact opposé des roulements funèbres de son ouverture.
Le parcours de l'âme peu à peu dépouillée de ses attributs terrestres y correspond à celui des substances sonores concassées jusqu'à leurs particules, particulièrement dans la quatrième partie et le début de la cinquième partie, tandis que naissent de ces débris de nouvelles configurations rayonnantes, rendues possibles par la traversée de l'âpreté. La Messe Anubienne est donc la quête de cette abstraction pure sous ses deux formes ascétique et jubilatoire, développée sur la longue durée d'une cérémonie qui est aussi un itinéraire (environ une heure).

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